Analyse de la gouvernance et accompagner la construction des filières territoriales de viande bovine Contexte Enjeux
Présentation INRAE
L’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) est un établissement public de recherche rassemblant une communauté de travail de 12 000 personnes, avec 272 unités de recherche, de service et expérimentales, implantées dans 18 centres sur toute la France. INRAE se positionne parmi les tout premiers leaders mondiaux en sciences agricoles et alimentaires, en sciences du végétal et de l’animal. Ses recherches visent à construire des solutions pour des agricultures multi-performantes, une alimentation de qualité et une gestion durable des ressources et des écosystèmes.
Environnement de travail, missions et activités
Vous serez accueilli(e) au sein du : CESAER, qui est un laboratoire de recherche pluri-disciplinaire composé d'économistes, sociologues et géographes.
Contexte
L’activité d’élevage de bovins allaitants est aujourd’hui mise en cause pour sa contribution aux émissions de gaz à effet de serre. Elle présente pourtant des intérêts écologiques, en ce qu’elle permet de maintenir des surfaces en prairies qui sont pourvoyeuses de services écosystémiques (préservation de la biodiversité, de la qualité de l’eau…). Alors que l’attractivité du métier d’éleveur diminue fortement, le maintien de l’élevage de bovins allaitants constitue un enjeu important, notamment sur des territoires vulnérables. Tel est le cas sur le bassin amont de la Seine (nord de la Côte d’or), où des préoccupations relatives à la gestion de l’eau (approvisionnement en eau potable, prévention des crues dans la grande agglomération parisienne…) ont conduit à élaborer des mesures de soutien à l’élevage.
L’association Eau et Agriculture Durables du Châtillonnais (EADC) a ainsi été créée en 2023 pour rassembler différents acteurs du territoire (collectivités territoriales, organismes de gestion de l’eau, chambre d’agriculture…) autour de deux actions : d’une part, la mise en place d’aides rémunérant les services environnementaux rendus par les agriculteurs, correspondant à un soutien direct à des pratiques agricoles jugées vertueuses ; d’autre part, la structuration d’une filière territoriale de viande bovine, visant à sécuriser le revenu des éleveurs de bovins allaitants, qui sont les plus bas à l’échelle nationale, parmi l’ensemble des agriculteurs.
Construire une nouvelle filière alimentaire à l’échelle territoriale suppose une coordination entre de multiples acteurs, depuis l’élevage jusqu’à la commercialisation, en passant par l’abattage des animaux et la découpe. Pour l’heure, le principal débouché envisagé est l’approvisionnement de la restauration collective sur le département de Côte-d’Or et la Métropole du Grand Paris. Concernant le cahier des charges, les acteurs du projet s’orientent vers une certification sous Label Rouge, en lien avec les objectifs fixés par la loi EGALIM en termes d’approvisionnement de la restauration collective, sous critères de qualité.
Enjeux
Cette démarche de structuration de filière fait face à plusieurs problématiques :
- D’une part, la solidité de la filière suppose de répartir la valeur créée tout au long de celle-ci, entre les différents acteurs (éleveurs, coopératives, abattoir, découpe, grossistes...) et de garantir une protection de la rémunération des agriculteurs ;
- Et d’autre part, la filière viande bovine présente la particularité d’offrir, pour un même animal, une multiplicité de produits, valorisés dans des circuits de vente différents. Ainsi, l’atteinte d’une viabilité économique pour les éleveurs et les opérateurs de la filière, dépend de la réalisation de cet « l’équilibre matière », qui nécessite que toutes les parties de l'animal abattu trouvent des débouchés et une valorisation.
Ces éléments mettent en avant une nécessaire coordination des acteurs de l’amont à l’aval (planification de la production et de la mise en marché des animaux, équilibre offre/demande, modalités de fixation des prix, des volumes et des critères de qualité…). Créée en partie à cet effet, les possibilités la contractualisation dans les filières introduites par la loi EGALIM demeurent à des niveaux modestes et se développent peu alors qu’elles pourraient bien se prêter à une démarche de reterritorialisation des filières.
La contractualisation multipartite associant éleveurs, opérateurs de la filière et acteur de l’aval pourrait être un des moyens pour garantir l’équilibre de la carcasse, la répartition de la valeur à chacun des maillons de la filière et une sécurisation des débouchés pour les éleveurs de manière pluriannuels.
Missions
Le stage s’inscrira directement dans le travail en cours, mené par l’association EADC en lien avec la chambre d’agriculture de Côte d’Or, sur la structuration d’une filière territoriale de viande bovine sous signe de qualité. La mission principale du stagiaire sera d’appuyer l’expertise de l’association EADC et de la chambre d’agriculture de Côte d’Or sur les volets gouvernance et contractualisation de la filière territoriale de viande bovine en cours de construction.
Il s’agira plus précisément de :
- Réaliser une revue de littérature sur les travaux scientifiques et les rapports d’expertise sur les démarches de contractualisation multi-acteurs dans le contexte des systèmes alimentaires territorialisés, notamment en viande bovine (travaux sur les Systèmes Alimentaires du Milieux) ;
- Conduire plusieurs séries d’entretiens semi-directifs auprès d’acteurs de filières viande bovine territorialisées, en région Bourgogne Franche-Comté et sur le territoire national, en portant un intérêt particulier pour les démarches associées à une labélisation « Label Rouge » et/ou visant des approvisionnements en restauration collective ;
- Réaliser une analyse comparative des formes de gouvernance et des modalités contractuelles adoptées pour la fixation des prix, des volumes et des critères de qualité, pour chaque étude de cas de filières ;
- Sur cette base, préconiser des scénarios d’organisation pour la filière viande bovine de l’association EADC.
Formations et compétences recherchées
Licence/Master (Bac+3/5)
- Un intérêt marqué pour les questions relatives à la reterritorialisation de l’agriculture et l’analyse de filières.
- Une formation aux techniques d’enquête qualitative serait un plus.
- Permis B obligatoire.
Votre qualité de vie à INRAE
En rejoignant INRAE, vous bénéficiez (selon le type de contrat et sa durée) :
- de 1.5 jours de congés par mois (pour un temps plein)
- d'un soutien à la parentalité : CESU garde d'enfants, prestations pour les loisirs ;
- de dispositifs de développement des compétences : formation, conseil en orientation professionnelle ;
- d'un accompagnement social : conseil et écoute, aides et prêts sociaux ;
- de prestations vacances et loisirs : chèque-vacances, hébergements à tarif préférentiel ;
- d'activités sportives et culturelles ;
- d'une restauration collective.
Modalités pour postuler
J'envoie mon CV et ma lettre de motivation
Les personnes accueillies à INRAE, établissement public de recherche, sont soumises aux dispositions du Code de la fonction publique notamment en ce qui concerne l’obligation de neutralité et le respect du principe de laïcité. A ce titre, dans l’exercice de leurs fonctions, qu’elles soient ou non au contact du public, elles ne doivent pas manifester leurs convictions, par leur comportement ou leur tenue, qu’elles soient religieuses, philosophiques ou politiques. > En savoir plus : site fonction publique.gouv.fr